Le reflux peut être causé par la position du nourrisson au cours de son alimentation ; par une suralimentation ; l’exposition à la caféine, la nicotine et la fumée de cigarette ; une intolérance ou une allergie alimentaire ; ou une anomalie du tube digestif. Les nourrissons peuvent vomir, saliver excessivement, présenter des problèmes alimentaires ou respiratoires et également sembler irritables. Les examens qui aident les médecins à diagnostiquer les troubles comprennent l’étude au baryum, la sonde œsophagienne (test de pH-métrie), l’étude de la vidange gastrique et l’endoscopie. Les options de traitement comprennent des formules épaissies ou hypoallergéniques destinées à l’alimentation, une position spéciale, des rots fréquents, des antihistaminiques H2, des inhibiteurs de la pompe à protons et, dans certains cas, du métoclopramide et une chirurgie.

Causes

Les nourrissons sains présentent des épisodes de reflux pour beaucoup de raisons. L’anneau musculaire situé à la jonction de l’œsophage et de l’estomac (sphincter œsophagien inférieur) empêche en principe le contenu de l’estomac de pénétrer dans l’œsophage (voir Présentation de l’œsophage). Chez les nourrissons, ce muscle peut être sous-développé, ou il peut se détendre à des moments inappropriés, permettant ainsi au contenu de l’estomac de remonter (reflux) dans l’œsophage. La position allongée durant ou après l’alimentation favorise le reflux car la gravité ne peut plus contribuer à empêcher l’aliment dans l’estomac de remonter dans l’œsophage. Une alimentation excessive et les maladies pulmonaires chroniques prédisposent les nourrissons au reflux, car elles augmentent la pression dans l’estomac. La fumée de cigarette (c’est-à-dire le tabagisme passif) et la caféine (dans des boissons ou dans le lait maternel) détendent le sphincter œsophagien inférieur, permettant ainsi la survenue plus rapide du reflux. La caféine et la nicotine (dans le lait maternel) stimulent également la production acide, de sorte que les éventuels reflux sont plus acides. Une intolérance ou une allergie alimentaire (le plus souvent au lait) peut également contribuer au reflux, mais il s’agit d’une cause moins courante. Les troubles métaboliques héréditaires, comme la galactosémie et l’intolérance héréditaire au fructose, et les anomalies anatomiques, comme un rétrécissement de l’œsophage, une obstruction partielle de l’estomac (sténose du pylore) ou une mauvaise position des intestins (malrotation), peuvent initialement être confondus avec un reflux, car ils entraînent des épisodes de vomissements répétés. Toutefois, ces anomalies sont plus graves et peuvent évoluer en vomissements et autres symptômes d’occlusion, tels que des douleurs abdominales, une apathie et la déshydratation.

Symptômes

Chez le nourrisson, les symptômes les plus évidents de reflux gastro-œsophagien sont les suivants :

  • Vomissements
  • Salivation excessive (régurgitation)

Chez le jeune enfant, les symptômes les plus fréquents sont les suivants :

  • Douleur thoracique
  • Douleur abdominale
  • Parfois, brûlures d’estomac (sensation douloureuse de brûlure derrière le sternum)

Chez l’adolescent, le symptôme le plus fréquent est le même que chez l’adulte :

  • Brûlures d’estomac

Complications du reflux

Chez certains nourrissons, le reflux entraîne des complications et on le dénomme alors RGO. Ces complications comprennent :

  • Irritabilité due aux maux d’estomac
  • Problèmes d’alimentation pouvant entraîner un retard de croissance
  • « Épisodes » d’agitation et de crispation qui peuvent être pris pour des convulsions

Moins fréquemment, de petites quantités d’acide provenant de l’estomac peuvent pénétrer dans la trachée (aspiration). L’acide dans la trachée et les voies respiratoires peut entraîner une toux, un sifflement, une interruption de la respiration (apnée), ou une pneumonie. Beaucoup d’enfants atteints d’asthme souffrent également de reflux. Une douleur aux oreilles, l’enrouement, le hoquet et la sinusite peuvent également survenir en raison d’un RGO. Si l’irritation de l’œsophage est significative (œsophagite), des saignements sont susceptibles de survenir, en raison d’une anémie ferriprive. Chez d’autres enfants, l’œsophagite peut entraîner la formation de tissus cicatriciels, ce qui peut rétrécir l’œsophage (constriction).

Diagnostic

La plupart du temps, il n’est pas nécessaire de pratiquer des examens pour diagnostiquer un reflux gastro-œsophagien chez les nourrissons ou les enfants plus âgés qui présentent simplement de légers symptômes tels qu’une salivation fréquente (pour les nourrissons) ou des brûlures d’estomac (pour les enfants plus âgés). Cependant, si les symptômes sont plus compliqués, divers examens peuvent être pratiqués. Une étude au baryum constitue l’examen le plus fréquent. L’enfant avale du baryum, un liquide qui souligne le tube digestif lorsqu’une radiographie est pratiquée. Bien que cet examen puisse aider le médecin à diagnostiquer un reflux gastro-œsophagien, il l’aide surtout à identifier quelques-unes des causes possibles du reflux. Une sonde œsophagienne est un tube fin et flexible muni d’un capteur à son extrémité qui mesure le degré d’acidité (pH). Les médecins passent le tube par le nez de l’enfant, puis sa gorge, pour arriver au bout de l’œsophage. On laisse normalement le tube durant 24 heures. Les enfants n’ont habituellement pas d’acide dans leur œsophage, donc si le capteur détecte de l’acide, c’est un signe de reflux. Les médecins utilisent parfois cet examen pour voir si les enfants présentant des symptômes, tels que la toux ou des difficultés respiratoires, souffrent de reflux. Une sonde d’impédancemétrie est similaire à une sonde œsophagienne, mais elle peut détecter à la fois le reflux acide et non acide. Cette sonde est utilisée chez les enfants qui prennent des médicaments antiacides, afin de vérifier si un reflux est toujours présent, s’il est associé à d’autres symptômes et si les médicaments réduisent effectivement le reflux acide.

Traitement

Le traitement du reflux dépend de l’âge de l’enfant et de ses symptômes. Pour un nourrisson présentant simplement des renvois, les médecins rassurent les parents quant au fait qu’il n’y a rien de plus grave. Ils pourront ne recommander aucun traitement ou suggérer des mesures telles qu’une préparation épaissie dans le cadre de l’alimentation, des postures particulières et des rots fréquents. La préparation peut être épaissie en ajoutant 1 à 3 cuillères à café de céréales de riz pour 30 ml de préparation. Il faudra peut-être inciser la tétine pour permettre à la préparation de passer. Les nourrissons souffrant de reflux doivent être alimentés en position verticale ou semi-verticale, puis maintenus en position verticale non assise durant 20 à 30 minutes après le repas (la position assise, chez le nourrisson, augmente la pression sur l’estomac et complique les choses). En outre, des éructations tous les 30 à 60 ml peuvent permettre de réduire la pression à l’intérieur de l’estomac en évacuant l’air avalé par le nourrisson. Les nourrissons souffrant d’une intolérance ou d’une allergie alimentaire pourront tirer profit d’une préparation hypoallergénique. La tête du lit ou du berceau peut être soulevée d’environ 15 centimètres pour contribuer à réduire le reflux nocturne. Les nourrissons doivent être calés à l’aide d’une écharpe ajustée sur le matelas ou la cale pour les empêcher de rouler ou de glisser vers le bas en position horizontale sur la partie inférieure du berceau. Les enfants plus âgés doivent aussi éviter de manger 2 à 3 heures avant le coucher, de boire des boissons gazeuses et caféinées, de prendre certains médicaments (tels que ceux qui ont des effets anticholinergiques), de manger certains aliments (comme le chocolat ou les aliments gras) et enfin de trop manger. Les enfants ne doivent pas être exposés à la caféine et à la fumée de cigarette.

Médicaments pour traiter le reflux

Si des changements dans l’alimentation et le positionnement ne permettent pas le contrôle des symptômes, les médecins pourront prescrire des médicaments. Plusieurs types de médicaments sont disponibles pour le traitement du reflux. Les antiacides sont des médicaments qui neutralisent l’acide de l’estomac. Ces médicaments agissent rapidement pour le soulagement des symptômes tels que les brûlures d’estomac. Pour les enfants souffrant d’une maladie plus grave, des médicaments supprimant l’acide sont nécessaires. En réduisant l’acide gastrique, ces médicaments diminuent les symptômes et permettent à l’œsophage de guérir. Il y a deux types de médicaments suppresseurs d’acidité, les antihistaminiques H2 et les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP). Les anti-H2 ne suppriment pas la production d’acide autant que les IPP. Les prokinétiques stimulent le mouvement du contenu à travers l’estomac et les intestins. Ces médicaments (comme l’érythromycine) peuvent permettre à l’estomac de se vider plus rapidement. Une meilleure vidange gastrique doit diminuer la pression dans l’estomac, réduisant ainsi la probabilité de reflux.

Chirurgie pour traiter le reflux

Dans de rares cas, le reflux ne répond pas aux traitements non chirurgicaux et il est si grave que les médecins recommandent une intervention chirurgicale. L’intervention chirurgicale la plus fréquente est la fundoplication. Lors de la fundoplication, le chirurgien enveloppe la partie supérieure de l’estomac autour de l’extrémité inférieure de l’œsophage pour en renforcer la jonction et diminuer le reflux.